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Histoire et Généalogie planèze aubrac margeride

Fernand PRAX, poète occitan cantalien

9 Décembre 2021, 15:31pm

Publié par Françoise Picot

Hommage d’un petit fils à son grand-père Fernand PRAX

La vallée des poètes lui a rendu hommage le 8 juillet 2001.

Fernand Prax (Marmanhac, 28 juin 1890 - Arpajon-sur-Cère, 1970)

Après l’école primaire de son village, il poursuit ses études au Petit Séminaire de Pleaux, puis au Lycée d’Aurillac où il étudie la philosophie, le latin et le grec, la littérature moderne et classique.Virgile et Homère seront ses maîtres à penser.
Il travaille avec son père, marchand de vins, ce qui l’amène à faire de fréquents voyages en Pays d’Oc où les vignerons parlent sa langue, son « patois », la Langue d’Oc.
Son temps libre, il le passe à la chasse, où son amour de la nature lui inspire des lignes poétiques, et à la lecture, où il parfait sa connaissance des œuvres de Vermenouze, de Mistral, amoureux comme lui de la terre et de la langue d’oc.

En 1924 il adhère à « l’Escolo Oubernhato » crée par Vermenouze et filiale du « Félibrige » de Mistral.
Ses poèmes sont régulièrement publiés dans « Lo Cobreto ».
En 1929 il publie son premier livre « Lo Glebo Mairalo », hymne à la terre natale et une pièce de théâtre.
En 1926 il obtient 2 premiers prix aux Jeux Floraux.
En 1930, l’ensemble de son œuvre lui vaut les Palmes Académiques.
En 1936 il est nommé Officier de l’Instruction Publique.

Au cours de ces années il fréquentera tous les poètes et écrivains locaux : Eugène Pagès, Dommergues, Courchinoux, Etienne Marcenac, Gandilhon Gensdarmes…
Le poète était aussi un grand amuseur : dans « Lou Permis de Counduire » il nous raconte son premier affrontement avec le modernisme.
Son dernier livre « Historios de Toutos Menos » regroupe des poèmes bucoliques et des nouvelles humoristiques.
Pour être accessible au plus grand nombre de lecteurs, il a choisi d’écrire l’occitan de façon phonétique, ce qui lui a valu beaucoup de polémiques de la part des puristes ; mais tous ceux qui connaissent « le Patois » pour l’avoir entendu parler dans leur village, et n’ont pas fait d’études spéciales en occitan, se réjouissent de pouvoir le lire sans difficulté.
Depuis 1970 il repose au cimetière de Marmanhac, face à sa maison de famille.

Moi, mon pépé, si je me souviens de lui, courbé sur ses cannes !
Il avait tant pêché la truite à la main dans les ruisseaux du cantal, (il y a prescription, et puis il n'est plus de ce monde), de l'eau jusqu'aux cuisses. Un jour, traqué par la maréchaussée, il était resté planqué pendant des heures sous la souche d'un saule en bordure de la rivière jusqu'à ce qu'ils abandonnent. Il avait tant chassé dans le brouillard et le vent, la pluie !
Tant dressé de chevaux, ceux de son père, des autres, de ses amis. Il en était perclus de douleurs, de rhumatismes.
Quand il partait chercher des champignons dans les bois de la commune, (il en connaissait tous les coins) souvent je le suivais au lever du soleil. C'est lui qui m'a enseigné les rudiments de la vie à la campagne : le nom des végétaux, les comestibles, les vénéneux, des animaux, comment faire un mirliton. Il en savait des choses!
Sa maison, il y était né. Il y avait sa table de travail, avec son ordonnancement. Fallait pas toucher à ce qui s'y trouvait : Interdiction.
De temps à autres il se tenait sur la place des tilleuls "Le couder" avec les autres vieux : Y avait "l'Antonin" - "le minisitre" - "le père jauze". On les entendait rire du haut du hameau lorsqu'ils s'esclaffaient sur le compte de Tartempion ou de machin. Du PAGNOL local! Pas gentils, pas foncièrement méchants mais du PAGNOL quand même.
Il ne voulait pas habiter autre part, sauf vers la fin de sa vie. Alors, il est venu habiter chez nous. Et c'est là, à ARPAJON, (celui du cantal), qu'il ne s'est pas réveillé du sommeil du juste.

A dichias pépé!

Vincent LEJOLY

Merci à Vincent pour ce témoignage !

Comme indiqué dans le témoignage ci-dessus, Fernand Prax (1890 – 1970), est né à Marmanhac.
Il collabore à la revue « Lo Cobreto », en 1929 il publie un recueil de poèmes sur le thème de l’amour de la terre « Lo Glebo mairalo » qui inclut une pièce de théâtre.
Il écrit beaucoup sur les effets du progrès, « Lou permis de counduire », paru en 1935, a un succès fou (inclus dans Històrias de toutos menos).
En 1960 il publie « Històrias de toutos menos », textes en vers et en prose et saynette de théâtre.
Fernand Prax pourrait figurer dans une anthologie du rire occitan.

Suite à la demande de ses petits enfants, Nicole et Vincent LEJOLY, ces deux recueils sont réédités à l'identique de la version originale épuisée (EIVLYS Editions Aurillac).
L'ouvrage d'origine a été scanné dans sa totalité pour respecter le texte et éviter les erreurs de retranscription.

Ci-dessous extrait de "Lo Glebo mairalo" : Le vieux braconnier
 

Ci-dessous extrait de Històrias de toutos menos

 

Si vous êtes intéressés par l'un ou l'autre de ces recueils (ou les deux), vous avez la possibilité de les commander par mail.
Voir bon de commande et modalités dans la rubrique "A voir/à lire"

 

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